Matière et technique
D’après F. Poplin, la conformation de l’organe osseux, encore lisible dans le fragment d’applique, invite à penser que l’applique a été sculptée dans un humérus gauche de bœuf. L’incurvation sensible du bord senestre, ainsi que l’emplacement de l’orifice du canal nourricier de l’os, discernable au milieu du ventre de la figure, autorisent à aller plus loin dans la détermination ostéologique. En conséquence, nous pouvons conclure que l’artisan a retenu précisément le bord latéral d’un humérus gauche pour y sculpter ce relief. La tête s’inscrit dans la partie distale située vers l’épicondyle latéral, comme sur les appliques du musée Rodin Co. 2055, Co. 2145 et Co. 2195, également sculptées dans un humérus gauche et présentant une figure de satyre askophoros.
Les sillons imprimés par les dents de la lame métallique d’une scie se distinguent encore sur le chant supérieur de l’applique. Les bords internes ont quant à eux été régularisés par raclage puis abrasés, ainsi que le montrent les faisceaux de stries parallèles en oblique.
L’artisan n’a pas jugé nécessaire de parfaire son travail par un polissage avancé, ce qui explique que les traces de butée des petits ciseaux qui ont été employés pour dégager les volumes soient encore parfaitement visibles à l’œil nu, à la fois sur l’ensemble du corps du satyre, et à l’arrière-plan. La lecture de ces stigmates laissés par les outils est encore davantage soulignée par la coloration ocre brun qui s’étend sur une partie de la pièce. La lame affutée d’un burin est venue également préciser les contours de la silhouette et les plis du vêtement.
Modification matérielle
Aucune.
Etat de conservation
La partie inférieure de l’applique est perdue en raison d’une cassure à deux pans de fracture, qui ampute le personnage de ses jambes au-dessus des genoux, et de l’extrémité de son bras gauche. Quelques petits éclats sont visibles en partie supérieure : sur une boucle de cheveux, ainsi que le long du chant sommital.
Les profondes trabécules, qui occupent la cavité médullaire au revers de la pièce, sont encore pleines de sédiments. Les bords internes de l’applique sont parcourus par un réseau de fentes longitudinales, qui se développe dans l’épaisseur du tissu compact. Un fendillement s’observe également sur la surface externe. Des petits éclats pourraient même correspondre à un délitage de la matière osseuse, en certains points du torse.
Une coloration ocre brun recouvre une grande partie de la pièce : elle s’étend sur tout le côté senestre et sur la zone inférieure. La même teinte se retrouve, dans un ton moins soutenu, sur la surface interne de l’objet.
Restauration
La couche de salissure qui gênait la lecture du relief a pu être atténuée lors de la restauration de la pièce menée par V. Picur en 2018-2019. Il a été choisi de procéder par nettoyage enzymatique, puis par rinçage à l’éthanol.