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Buste de Sérapis

Pendentif

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

ÉPOQUE ROMAINE > 30 avant J. C. - 395 après J. C.

[voir chronologie]

BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)

H. : 5,7 cm ; L. : 4,4 cm ; Pr. : 1,9 cm  

Co. 1434

Commentaire

Etat de conservation

La figure présente un mauvais état de conservation. 

L’œuvre est complète mais très oxydée et corrodée. Les détails du visage et du drapé sont patinés. Des concrétions sont visibles sur l’ensemble de l’œuvre, particulièrement sur la face arrière. Cette partie a pris une teinte orangée. Une petite excroissance à l’arrière du calathos indique l’existence d’une bélière, aujourd’hui sectionnée. 

Description

L’œuvre figure un buste du dieu Sérapis. Seule sa face avant est décorée ce qui laisse penser qu’il n’était vu que de face. A l'arrière du calathos, une petite excroissance indique l'existence d'une bélière, aujourd'hui sectionnée. Sa partie arrière excavée est ceinturée d’un rebord plat. 

Sérapis est couronné du calathos, corbeille décorée de rameaux d’olivier ou d’épis de blé, symbole d’abondance et de fertilité et servant à mesurer le grain. Ici, sa coiffe prend la forme d’une corbeille. De part et d’autre de cette corbeille jaillit un tissu évoquant des filets d’eau, tissu qui entoure toute l’image du dieu et lui sert de cadre. Sérapis est coiffé de mèches bouclées tombant sur son front et entourant son visage. Sa chevelure est mi-longue. Une épaisse barbe bifide termine son menton. Il est vêtu d’une toge finement plissée lui recouvrant entièrement les épaules et le buste.

L’état de conservation actuel ne permet pas de description précise des traits du visage. Nous pouvons cependant dire que le nez semble large et que ses traits semblent être ceux d’un homme d’âge mûr, représentation habituelle de cette divinité. 

 

Sous le socle moderne de cette œuvre, on trouve une étiquette portant le N° 168 sur laquelle est écrit « Jupiter Therapis ». 

 

Sérapis est un dieu grec pourvu d’un nom égyptien. Depuis le règne d’Amenhotep III, un culte était rendu au taureau Apis à Memphis. Une importante communauté grecque s'installa par la suite dans la région. Appelé Osiris-Apis après la mort de l’animal, le nom se transforma en Osirapis, puis en Sérapis. L'apparition de ce dieu se situe sous le règne de Ptolémée Ier qui souhaite doter sa capitale -Aleaxandrie- d’un dieu poliade, auquel furent attribués un aspect chtonien et des vertus guérisseuses et de fertilité. Sérapis est un dieu composite, réunissant les caractéristiques de plusieurs divinités égyptiennes et hellénistiques : Osirapis pour la mythologie égyptienne, et Zeus, Hélios, Dionysos, Hadès et Asklépios pour la théogonie grecque. Son culte principal se situe à Alexandrie où un temple, le Sérapéum, fut construit dès le début de la dynastie des Ptolémée dans le quartier indigène de Rhakôtis. Il a été détruit en 389 après J.-C. par l’empereur Théodose. Le culte de Sérapis se répandit largement dans le monde gréco-romain. En témoigne l'inscription mentionnant l'existence d'un temple dédié, retrouvée sur le site romain d’Eburacum, actuelle ville de York en Angleterre (Wilkinson 2003, p. 128). 

 

Sérapis étant une divinité populaire et présente sur l’ensemble du territoire romain, un certain nombre de représentations nous sont aujourd’hui connues. En revanche, il s’agit plus généralement de figuration en terre cuite, en pierre ou en métal précieux, notamment les bagues en or et argent. 

 

Quoique sa parèdre Isis soit une déesse purement égyptienne, Sérapis conserva une identité grecque. Son iconographie en témoigne : les cheveux bouclés, la barbe bifide, la toge plissée, le déhanché et les traits du visage sont typiques de la culture hellénistique. Couronné du calathos, il tient parfois une corne d’abondance, remplie de fleurs et de fruits représentant ainsi richesse et fertilité. 

 

 

La taille et la forme du demi-buste de l’œuvre Co. 1434 sont très similaires à celles du buste Co. 1462. Cette dernière présente des bélières entrelacées à l’arrière du calathos. Ces bélières permettaient de porter ces bustes de Sérapis en pendentifs. Pour un prêtre, Co. 1434 était l'insigne de sa fonction, pour un croyant, l'objet sacré marqueur de sa dévotion. Sans connaissance de sa provenance, Co. 1434 peut également être envisagé comme une applique de mobilier.

Œuvres associées

Les collections du musée Rodin conservent les œuvres Co. 1369 et Co. 1462 qui sont également des figures de Sérapis sous forme de bustes, utilisés probablement comme pendentifs. 

Inscription

Anépigraphe. 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

 

BOREUX 1913 : 168 ?

 

Donation à l’État français en 1916.

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