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Matière et technique

Près d’un tiers des appliques consacrées au thème du cortège marin ont été sculptées dans des métapodes de bœuf. F. Poplin a pu établir que le relief avait été façonné à partir de la face postérieure d’une diaphyse de métacarpe. Les bords rectilignes de la pièce, ainsi que la couture horizontale au milieu du dos, sont caractéristiques des métapodes. La présence des débouchés des canaux nourriciers de l’os atteste l’emploi d’une face postérieure de métacarpe. Leur disposition en diagonale descendante, au dos de l’applique, indique que nous sommes en présence d’un métacarpe gauche. Aussi, pouvons-nous conclure que la Néréide a été inscrite dans la partie distale, tandis que le Triton est venu se loger dans la région proximale de l’os. Ces particularités ostéologiques se retrouvent sur l’exemplaire Co. 2154, qui offre une iconographie identique. L’emplacement de la cavité médullaire apparaît encore clairement au revers. L’ensemble de la face principale est couverte d’un piquetage grisâtre, qui correspond au souvenir de la vascularisation de l’os.

 

Le dos de la pièce a été aplani par raclage au ciseau. La lame de cet outil devait être assez large, d’après les butées imprimées dans l’os. Une lame abrasive a ensuite été utilisée pour régulariser la surface des bords internes, destinés à être appliqués sur un support. En effet, des stries dirigées en biais couvrent largement le revers. Si les bords latéraux semblent avoir été sciés, les chants supérieur et inférieur ont été mis en forme par raclage.

 

Bien qu’elle soit très lustrée, la face principale conserve encore quelques stigmates liés au travail de la matière. C’est à l’aide d’un petit ciseau que l’artisan a dégagé les silhouettes. Les contours proposent des lignes heurtées sur lesquelles les à-coups de l’outil se devinent. Le travail heurté de l’os a généré de petits arrachements, notamment au niveau des cous des divinités marines, ou du creux du bras de la Néréide. Les butées successives laissées par le fin burin sont particulièrement visibles sous l’œil et le long de l’arête du nez de la Néréide. La pointe de la lame a été employée plus spécifiquement pour inciser les plis des drapés et préciser les détails des chevelures. Un polissage achevé a adouci les formes dégagées avec une certaine âpreté.

Modification matérielle

Aucune.

Etat de conservation

L’élément d’applique est entièrement conservé. Compte tenu du peu de sédiments qui subsistent dans les parties incisées, on est en droit de se demander s’il n’a pas déjà fait l’objet d’un nettoyage. Un peu de terre d’enfouissement s’observe encore au dos. La face principale est marquée par un fendillement de la matière osseuse. Au milieu du dos, court une fissure longitudinale. Les angles sont émoussées et le relief assez abrasé.

Restauration

Lors de la campagne de restauration, menée en 2018-2019 par V. Picur, sur les appliques en os du musée Rodin, cette pièce a bénéficié d’un nettoyage enzymatique au coton-tige, suivi d’un rinçage à l’éthanol.

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