Applique de mobilier

rinceau d’acanthe enfermant des fleurons

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C.

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 3 cm ; L. 10,9 cm ; P. 0,7 cm

Os, métatarse de bœuf, face postérieure

Co. 2221

Commentaire

Etat de conservation

Cassée dans l’angle supérieur dextre (sans la mesure l’on dispose la bordure lisse en bas), l’applique se distingue par une couleur beige ambrée assez sombre sur la face externe. Le dos offre une teinte jaune ocrée. Les anfractuosités du relief conservent des sédiments. Des résidus ocre rouge semblent être contenus dans les perforations des rosettes.

Description

Cet élément de placage constituait sans doute la bordure d’un décor plus vaste, habillant une pièce de mobilier. S’y déploient de façon linéaire deux rinceaux d’acanthe entrelacés dont les tiges décrivent des spirales aux mouvements contrariés. Les trois médaillons obtenus abritent des fleurons épanouis s’apparentant à des fleurs à quatre pétales gonflés, entourant un cœur profondément creusé (DELASSUS 2020, p. 58 n. 70, fig. 7 p. 79). De fins pétioles enserrent les fleurons, tandis que les extrémités des tiges se terminent par des appendices en forme de vrilles très stylisées. On distingue aussi dans les espaces résiduels, de petites feuilles en languette. Cette frise surmonte une bordure lisse qui jouxte le bord en partie inférieure.

 

Deux parallèles sont répertoriés pour cette plaquette. Un fragment conservé au musée Benaki à Athènes, qui offre un rinceau d’acanthe au caractère plus stéréotypé (18728 : MARANGOU 1976, p. 64, n° 239 p. 129, pl. 70h), et une seconde pièce, de taille réduite, passée en vente publique à l’hôtel Drouot à Paris, chez Rémy Lefur & Associés, dans le cadre de la vente Archéologie-Collection Bigot, le 29 septembre 2021 (lot 654). Sur ces deux reliefs, les médaillons dessinés par les volutes sont davantage géométrisés. Un moindre soin caractérise également les fleurons à quatre pétales puisque le cœur de la fleur n’est que discrètement indiqué.

 

Une dernière analogie peut être évoquée. Il s’agit d’un pilastre doté d’une base et sommé d’un chapiteau de type corinthien appartenant aux collections du Staatliche Museum Ägyptischer Kunst de Munich (ÄS 5931 : WILDUNG 1976, p. 275). Sur le fût du pilastre s’étirent deux tiges d’acanthe au dessin sinusoïdal donnant naissance à trois médaillons de forme oblongue. Ces derniers enferment des fleurons à quatre feuilles proches de ceux de notre pièce, à l’excepté du cœur qui apparaît en relief. La simplification du rinceau sur notre placage, malgré un sens du relief et une précision plus marquée que pour les pièces du musée Benaki et celle passée en vente publique à Paris, nous engagent à placer son exécution au IIIe-IVe siècle.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18728.

-Munich, Staatliche Museum Ägyptischer Kunst, ÄS 5931.

-Vente Paris, Hôtel Drouot, Rémy Le Fur & Associés, Archéologie – Collection Bigot, 29 septembre 2021, lot 654.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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