Nu féminin bras croisés, sans tête, dans une jarre

Céramique égyptienne

Provenance > Égypte
Datation > Basse-Époque, VIe-IVe siècles av. J.-C. pour la céramique et moderne pour la figurine
H. 37,4 cm ; L. 16,5 cm ; P. 16,2 cm
Terre cuite et plâtre
S. 3856
 

Commentaire

Etat de conservation

La céramique égyptienne a été tronquée, seule la partie supérieure subsiste. Son état d’altération est avancé. La terre cuite a, en effet, perdu une partie de sa cohésion et l’action des sels solubles a provoqué des soulèvements très importants sur toute la surface. La figurine imaginée par A. Rodin a été sciemment adossée sur une altération de la partie supérieure du bord.

Description

Ce pot en terre cuite présente une forme quasi-cylindrique, aux parois légèrement bombées. Une carène très prononcée est présente à la transition entre le bord, droit et simple, et l’épaule. Trois rainures peu profondes sont visibles au démarrage de la panse. Cette céramique a été réalisée au moyen d’une argile alluviale (Nile B ou C). La partie inférieure, tronquée à une date indéterminée, a été fixée sur un socle en bois peint en noir. Utilisé par A. Rodin dans l’un de ses assemblages, l’objet antique est devenu réceptacle de l’une de créations.
 
La céramique égyptienne, qui compose une partie de l’œuvre, est datée de la Basse Époque et plus particulièrement entre le VIe et le IVe siècle av. J.-C. (communication de Catherine Defernez). Cette proposition de datation est formulée d’après plusieurs parallèles découverts en contextes funéraires, essentiellement dans la région Memphis-Saqqara. En effet, à Memphis, une jarre découverte dans un sondage au Kôm Helul possède une carène similaire à celle visible sur la céramique conservée au musée Rodin, puisqu’elle aussi est située à la transition entre le bord et l’épaule (FRENCH 2013, p. 163, 171, fig. A2.2.c, Inv. 1082). Mais c’est à Saqqara, qu’un exemplaire proche a été découvert dans un contexte funéraire (puits III de Râhmosé). Il s’agit d’une jarre à panse droite et cylindrique, à lèvre droite et simple, bien dégagée à la base par une carène à la transition avec la panse. Cependant, on remarque l’absence de rainures sous la lèvre, comme cela peut être visible sur l’exemplaire de Rodin. Cette céramique est datée des VIe-Ve siècles par les archéologues (ASTON, ASTON 2010, p. 64, fig. 20, n°216, p. 65). De plus, il s’agit d’un vase complet à base plate et à quatre petites anses rondes, en oreille, fixées sous la lèvre. Les parois sont droites et verticales, et non pas légèrement bombées comme sur l’exemplaire de Rodin. De même, aucune rainure n’est visible sous la lèvre. Il s’agit donc du même type de vase que celui réemployé par A. Rodin, mais avec quelques variantes. Un autre parallèle a été identifié à proximité de la pyramide de Téti à Saqqara. Il est daté de l’époque saïto-perse (QUIBELL, HAYTER 1927, p. 231, pl. VII : 4). Enfin, d’autres fragments de céramiques appartenant à la même famille que celle du vase de Rodin, ont été découverts dans l’Anubieion de Saqqara (FRENCH, BOURRIAU 2018, p. 277, fig. 30, j-k). Ils sont également datés de la Basse Époque.
 
Selon P. G. French, la carène très prononcée suppose l’insertion d’un couvercle, tandis que C. Defernez soupçonne l’usage d’un bouchon de terre crue fixée avec un tissu. Selon D. A. Aston et B. G. Aston, ces formes correspondent à des gobelets « Deep Beakers with Ledge Rims », bien que les dimensions de se prêtent guère à cette destination. Selon Catherine Defernez (communication personnelle), il pourrait plutôt s’agir d’un récipient, peut-être une urne employée à des fins d’embaumement.
 

Inscription

Anépigraphe.

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