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Ménade dansant

Applique de mobilier

Égypte > provenance inconnue

IIIe-IVe siècle ap. J.-C. ?

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

H. 9,9 cm ; l. 4,5 cm ; P. max. 2,4 cm

Co. 2049

Commentaire

Etat de conservation

Brisée en biais en partie inférieure, la pièce offre une teinte crayeuse virant au jaune clair, surtout côté senestre. La même coloration plus soutenue s’observe sur les bords de la face interne. Un réseau de fentes longitudinales couvre la face principale, essentiellement dans la partie dextre. Quelques petites taches ocre orangé parsèment le dos à son sommet. D’abondants sédiments se logent encore dans les creux des trabécules qui barrent le revers de l’applique.

Description

Emportée par l’élan de la danse vers la gauche, la suivante de Dionysos semble changer subitement d’attitude. Son buste amorce, en effet, un mouvement de rotation, pour accompagner sa tête tournée vers l’arrière. Ainsi, cette dernière cherchait-elle à communiquer avec les autres membres du cortège bachique. Contrairement aux ménades sculptées sur les appliques Co. 2113 et Co. 2117, aux similitudes iconographique et stylistique indéniables, la jeune femme ne brandit pas d’instrument de musique. Elle retient un chiton, qui glissant dans son dos, dévoile sa nudité. Son geste et sa posture ne sont pas sans rappeler une pièce découverte lors des fouilles menées dans le secteur du théâtre Diana (DI 95. Sect.2. 2026.1.9 (43) : RODZIEWICZ 2007, p. 67, n° 9, pl. 6, pl. 87-2b). D’après les plis de drapé visibles contre la cuisse droite, il est fort probable que le chiton venait recouvrir la jambe gauche de la figure, comme sur cette analogie d’origine alexandrine.

 

Si notre ménade s’éloigne de cet exemple à la plasticité très affirmée, son corps n’en témoigne pas moins d’une véritable recherche de volume. Sa poitrine, qui surmonte un ventre légèrement renflé, se caractérise par un modelé assez doux, parachevé par un polissage, qui laisse tout de même deviner des traces de façonnage.

 

À travers ses détails anatomiques et par sa position, le visage rappelle fortement une applique fragmentaire du musée Benaki (18873 : MARANGOU 1976, n° 94 p. 104, pl. 30a). De forme plutôt allongée et offrant son profil gauche, il est né du maniement précis d’un fin burin. Tirées en arrière, les mèches de cheveux sont rassemblées en un chignon, et laissent place, sur le haut du crâne, à une grande plage lisse. Un long nez droit, placé dans le prolongement du front, surplombe une bouche menue, masquée par une joue gauche rebondie. L’œil, au globe oculaire en relief, a fait l’objet d’un travail méticuleux.

 

Les accents plastiques du buste de la jeune femme, conjugués à un rendu minutieux des particularités anatomiques du visage, placent cet élément de placage dans la dépendance de pièces datées de l’époque sévérienne, telles celles d’Alexandrie, ou du musée Benaki, déjà citées. Aussi peut-on suggérer une sculpture de cette pièce au cours du IIIe siècle, sans renoncer à la possibilité d’une production légèrement plus tardive, au IVe siècle.

 

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 18873.

-Paris, musée Rodin, Co. 2113, Co. 2117.

 

 

Historique

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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