Provenance inconnue
Première moitié du Ier siècle ap. J.-C.
L. 6,4 cm ; D. max. 0,9 cm
Os
Co. 5656
Provenance inconnue
Première moitié du Ier siècle ap. J.-C.
L. 6,4 cm ; D. max. 0,9 cm
Os
Co. 5656
L’objet, qui présente une patine jaune clair, est complet. Il conserve des sédiments dans les parties en creux. De petites manques de matière s’observent sur les moulurations du col et la tête. La surface de l’os est fortement abrasée. La structure du tissu osseux visible sur toute la hauteur de l’objet, mais surtout sur la tête, révèle un léger délitement.
L’instrument est pourvu d’une tête en forme d’olive ou de bulbe étiré. Celle-ci est rattachée au corps par un col étroit, bien dégagé, qui comporte à la base deux disques séparés par une gorge. Le corps épais, de section circulaire, renflé sur les deux-tiers de sa longueur, se termine par une pointe courte conique assez émoussée.
Ce type d’objet a parfois été rattaché à la catégorie des fuseaux en raison de la forme peu adaptée des têtes globulaires ou coniques pour racler la cire enduisant les tablettes (BÉAL 1983, p. 155 ; DUREUIL 1996, p. 71). Il apparaît évident que la petitesse des ustensiles comme le nôtre et leur pointe peu effilée n’invitent pas à les identifier comme des stylets. Malgré ses caractéristiques morphologiques, notre exemplaire s’intègre, toutefois, dans la famille des instruments d’écriture (ANDERES 2015, p. 39). D. Božič et M. Feugère ont avancé plusieurs arguments en faveur de l’utilisation de ces ustensiles comme outils à écrire : les marques laissées sur la tête par les dents de certains possesseurs mâchouillant leurs stylets, les traces d’usure obliques identifiables sur les têtes, témoignant de leur utilisation pour effacer les fautes, ainsi que la présence de ces instruments à côté d’autres éléments en lien avec l’écriture, lors de leur découverte (BOŽIČ & FEUGÈRE 2004, p. 31).
Fréquents dans les épaves et les tombes de l’époque républicaine, les stylets semblent être d’abord façonnés en bois ou en os, avant d’être réalisés en métal. Dans le dernier tiers du Ier siècle ap. J.-C., les instruments sont remplacés par des stylets qui imitent les exemplaires métalliques. Notre pièce possède des traits communs avec un certain nombre de stylets provenant des fouilles du Magdalensberg (GOSTENČNIK 2005, p. 56-57, pl. 4, -5), ou du Landesmuseum de Mayence (MIKLER 1997, p. 126, pl. 16, 3-4, 7-8), tels que la tête olivaire ou le col mouluré. Leur taille les range, toutefois, dans une autre typologie. Par sa hauteur réduite, notre stylet se rapproche davantage de petits exemplaires du fonds du musée de Mayence (MIKLER 1997, p. 27, 127, pl. 17, -4, -6) Il rappelle également, par sa tête en olive, un stylet de la collection Campana découvert en Italie conservé au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre (MNE 305.2). Un spécimen mis au jour à Paris, dans les anciennes fouilles conduites dans les jardins du palais du Sénat, révèle une forme beaucoup plus proche du nôtre (DUREUIL 1996, p. 70). Cette typologie correspond à une production datée du début du Ier siècle ap. J.-C.
Comparaisons
-Mayence, Landesmuseum (MIKLER 1997 : taille des stylets).
-Paris, fouilles du jardin du Luxembourg (DUREUIL 1996).
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.