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Applique de mobilier

ménade au tympanon

Égypte > provenance inconnue

IVe siècle ap. J.-C. ?

H. 8,5 cm ; l. 4,4 cm ; P. max. 2 cm

Os, humérus gauche de bœuf, face latérale

Co. 2117

Comment

State of preservation

Mutilée dans sa partie inférieure, l’applique offre une teinte crème sur sa face externe, mais une coloration plus dorée au revers. Son angle supérieur dextre est traversé par un réseau de fentes de surface, bien apparentes sur le front, le haut de la chevelure de la figure, et au-dessus. On observe également quelques soulèvements stables, engendrés par le travail de la matière osseuse dans l’Antiquité. Les bords internes sont parcourus de fentes longitudinales. Dans les trabécules situés au sommet de la face principale et au revers de la pièce, demeurent encore prisonniers des sédiments. De minuscules taches ocre parsèment le revers de la pièce et son bord supérieur.

Description

Entièrement dévêtue, la jeune suivante de Dionysos progresse vers la gauche au son d’un tympanon. Toutefois, son buste aux lignes sinueuses subit un léger mouvement de torsion afin d’accompagner le rejet de la tête vers l’arrière. Le visage tourné vers l’épaule droite, la jeune femme dirige son regard derrière elle, pour communiquer sans doute avec les autres membres du cortège du dieu de l’ivresse. Alors que son bras droit suit la cadence de son pas saccadé, son bras gauche supporte à hauteur de l’épaule un petit tambourin.

 

Par son attitude, cette ménade semble être la copie conforme de l’applique du musée Rodin Co. 2113 et d’un spécimen du musée Benaki (inv. 18873 : MARANGOU 1976, n° 94 p. 104, pl. 30a). Un nombre infini de détails rapproche ces trois pièces : le buste incliné au modelé peu affirmé, le tympanon à l’ovale hésitant, la main gauche schématisée, la torsion hardie de la tête, la nuque raide. Ces figures proposent toutes une chevelure coiffée en mèches ondulées tirées vers l’arrière afin de former un chignon, coiffure que nous retrouvons aussi sur la pièce du musée Rodin Co. 2049, dédiée à une ménade sans tambourin. Localisé sur la gouttière de torsion de l’humérus, le visage semble avoir subi une déformation. Particulièrement large, il offre des traits plutôt grossiers. Le front aplati surmonte un nez camus et une bouche aux lèvres charnues. La coiffure est rendue de façon très schématique, comme l’œil étiré en amande indiqué au burin.

 

Marquée par une forte stylisation, cette applique, comme les pièces qui appartiennent à la même communauté de styles, apparaît comme la traduction maladroite d’un modèle dont on trouve, à l’époque romaine, des versions à la facture plus sûre. En effet, deux pièces alexandrines, l’une issue des fouilles du secteur du théâtre Diana (DI 95. Sect.2. 2026.1.9 (43) : RODZIEWICZ 2007, n° 9 p. 67, pl. 6, n° 2 pl. 87), l’autre conservée au musée gréco-romain d’Alexandrie, (inv. 23438, BONACASA-CARRA 2012, p. 38, 50, fig. 24 p. 48), témoignent de l’existence d’un prototype interprété, avec plus ou moins d’aisance et de fidélité. Compte-tenu de l’attribution de l’applique découverte sur le chantier du théâtre Diana, par E. Rodziewicz, à la fin de la période antonine ou à la période sévérienne, il est possible d’envisager une production de notre applique au cours du IVe siècle.

 

Comparaisons :

-Athènes, musée Benaki, inv. 18873.

-Paris, musée Rodin, Co. 2049, Co. 2113.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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