égypte > provenance inconnue
époque ptolémaïque > XXXIe dynastie > 332 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 22,2 cm ; l. : 4,9 cm ; p. : 6,5 cm
co. 788
égypte > provenance inconnue
époque ptolémaïque > XXXIe dynastie > 332 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 22,2 cm ; l. : 4,9 cm ; p. : 6,5 cm
co. 788
L'oeuvre présente un bon état de conservation.
Le métal est oxydé. Il manque les pieds et les objets que la déesse tenait dans les mains.
La statuette représente la déesse léontocéphale Sekhmet debout, marchant, le bras droit le long du corps et le gauche plié en angle droit. Les deux mains devaient à l’origine serrer des objets aujourd’hui disparus.
La déesse est coiffée d’un large disque solaire orné d’un grand uraeus dressé faisant la moitié en hauteur du disque. La queue du serpent se poursuit derrière le disque sur la perruque tripartite. Celle-ci est striée verticalement sur les deux pans de devant. En revanche, dans le dos, les stries sont d’abord horizontales, puis progressivement deviennent verticales. Sekhmet est vêtue d’une longue robe moulante s’arrêtant au-dessus des chevilles.
La crinière finement striée encadre la face de la divinité. Le long et fin museau présente de fines incisions dessinant les moustaches. Deux sillons plus épais, formant un V renversé, composent l’intérieur des oreilles. Les yeux, dont le droit est plus grand que la gauche, ont leurs contours incisés. La pupille y est sculptée. La longue robe laisse paraitre les formes du corps telles que la poitrine, le nombril, le bas-ventre, les fessiers et les genoux. Les épaules sont larges mais restent naturelles bien que la gauche soit plus haute que la droite.
La déesse Sekhmet, le plus souvent représentée sous l’apparence d’une femme à tête de lionne, est une divinité agressive et destructrice. De nombreux mythes égyptiens la présentent ainsi, attaquant les Hommes par vengeance ou par punition, et qui ne peut être apaisée que grâce aux offrandes et aux rites. Elle est également la fille et l’œil de Rê, dieu solaire. Aucune cité égyptienne n’est dédiée à son unique culte, au contraire, Sekhmet est une déesse aimée et crainte sur l’ensemble du territoire et tout au long de l’Histoire pharaonique.
La représentation statuaire de Sekhmet n’est pas rare. Par exemple, au temple de Kom el-Hattan, temple de Millions d’années du pharaon de la XVIIIe dynastie Amenhotep III, sur la rive gauche du Nil à Louxor, furent découvertes une cinquantaine de statues colossales de Sekhmet. Malgré son caractère non exceptionnel, les nombreuses œuvres de la divinité mises au jour, datant de toutes époques confondues, sont en pierre. En revanche, les statues de Sekhmet en bronze sont des objets plus rares. Ils possèdent des dimensions inférieures à celles des statues issues de commandes royales. La rareté de ces œuvres, ainsi que leurs petites dimensions, suggèrent que ces statuettes sont les résultats de commandes privées. Elles avaient alors certainement la fonction d’ex-voto ou devaient être placées sur un reliquaire.
Les formes généreuses de la divinité, ainsi que leur traitement correspond à celui utilisé à l'époque ptolémaïque qui s'inspire de l'iconographie grecque. La statuette Co. 788 daterait de cette période hellénistique.
Quelques statuettes en bronze de la déesse Sekhmet ayant des dimensions similaires à celles de Co. 788 sont exposées au Musée du Louvre (E 14252), au British Museum de Londres (EA 11029, EA 65247), au MMA de New York (89.2.574), ou encore au Musée égyptien de Turin (Cat. 0230).
Dans les collections du musée Rodin, l’œuvre Co. 5641 est une statuette de Sekhmet présentant la même attitude. La statuette Co. 773 est également une statue de Sekhmet, toutefois, les bras sont maintenus le long du corps et les pieds sont joints.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : 127. Sekhmet debout, les bras sont collés au corps. Le bras gauche à demi plié. Coiffée du disque et de l’uraeus. Les pieds manquent. Haut. 22 cent. Bronze. Estimée 100 francs.
Donation à l’État français en 1916.
La statuette a été choisie par Rodin et Léonce Bénédite pour être exposée à l’hôtel Biron dans les années 1910, en préfiguration du futur musée.