Applique de mobilier

Néréide nageant

Égypte > provenance inconnue IVe-Ve siècle ap. J.-C. H. 2,8 cm ; L. 9,65 cm ; ép. max. 0,85 cm Os, métacarpe de bœuf ?, face antérieure Co. 2197

Comment

State of preservation

L’élément d’applique, à la teinte beige clair, est brisé côté dextre. Quelques petits éclats entament les bords. Si de petites taches brunes s’observent sur la face principale, d’importantes concrétions sont visibles au revers. On note aussi quelques marques noires d’aspect gras.

Description

La plaquette fragmentaire n’accueille que le buste, et les jambes, et ce qui ressemble au bras gauche d’une créature féminine, en train de nager vers la gauche. La tête et les bras de la Néréide se déployaient sur une autre applique, placée au-dessus. Un découpage similaire, en haut de la poitrine, s’observe sur les reliefs Co. 2205 et Co. 2237 du musée Rodin. Le format allongé de la matrice osseuse fourni par le métacarpe s’adaptait particulièrement bien à la sculpture d’un corps de nymphe glissant sur l’onde. Bien que les jambes soient brisées, on distingue encore une silhouette longiligne au corps nu, qui se rapproche fortement par sa pose des naïades des pièces Co. 2220 et Co. 2237. Le ventre légèrement incliné s’accordait avec un redressement du buste. Aussi peut-on supposer que la Néréide sortait le haut du corps de l’eau, soutenant son voile gonflé par le vent, tenant une coupe ou se cramponnant à un monstre marin.

 

Bien que les volumes du corps se dissolvent dans l’arrière-plan, un effort de modelé transparaît dans le ventre, les hanches et les jambes aux formes pleines. Ces dernières, qui se croisent au niveau des genoux, se démarquent des membres raides de l’exemplaire Co. 2237. Elles évoquent davantage celles de l’applique Co. 2220 ou de la pièce du musée Benaki 18768 (MARANGOU 1976, n° 174, p. 118, pl. 51d). Le style frustre de la sculpture contraste que la qualité de facture des appliques Co. 2205 et Co. 2220, mettant en scène des Néréides glissant sur les flots. Les contours heurtés et particulièrement hésitants cohabitent avec une tentative de rendre le volume. On peut se demander, en tout état de cause, si la pièce n’a pas été laissée inachevée. Avancer une datation pour cet exemplaire, à partir de critères purement stylistiques et techniques constitue un exercice périlleux et quelque peu arbitraire. Compte tenu des analogies iconographiques qui peuvent être soulignées avec une série de nymphes à demi-allongées, et du caractère rudimentaire du travail de la matière, nous pouvons supposer une production au cours du IVe ou Ve siècle.

 

Comparaisons :

-Paris, musée du Louvre, DAE, AF 6302 (type iconographique, mais style très différent).

-Paris, musée Rodin, Co. 2220, Co. 2237.

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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