Error message

The text size have not been saved, because your browser do not accept cookies.

Applique de mobilier

Néréides

Égypte > provenance inconnue IIIe-IVe siècle ap. J.-C. H. 3,1 cm ; L. 13,1 cm ; P. max. 0,7 cm Os, métacarpe gauche de bœuf, face postérieure Co. 2204

Comment

State of preservation

Cassée sur son côté senestre et dans son angle supérieur dextre, cette applique, à la teinte ivoirine, présente des sédiments et de l’ocre jaune non lié, d’épaisseur irrégulière, dans les creux. Cette matière, tirant parfois vers le rouge et résistante, pourrait correspondre à un traitement moderne, ou à un apport extérieur accidentel. La face principale révèle un fendillement généralisé de la matière osseuse. Le revers et les parties en creux conservent encore des sédiments.

Description

Étendue vers la gauche, la Néréide située dans la partie dextre de l’applique, présente un corps nu, environné de draperies. Son voile, dont les plis soulignent les courbes de ses hanches, recouvre sa jambe gauche. Saisie dans une pose indolente, elle semble allongée sur le dos d’un monstre marin, dont une section de la queue tachetée de petites incisions, apparaît sous son bras gauche. Un second corps nu, appartenant probablement à une autre nymphe, nageant en direction de sa compagne de jeux, occupe la partie senestre de la pièce. Le ventre légèrement enflé de la seconde naïade, jouxte la jambe droite de la jeune femme à demi-couchée. Le haut du buste et les têtes des deux divinités devaient être sculptés sur une autre applique, prévue pour se superposer à la nôtre.

 

La Néréide de gauche correspond à un poncif iconographique, que l’on retrouve à foison sur les reliefs en os, sculptés en Égypte, à la fin de l’époque romaine. En témoigne plus d’une quinzaine de pièces de la collection du musée Rodin. Nous noterons, les affinités particulières qu’entretient celle que nous examinons avec les œuvres Co. 2075 et Co. 2110. L’étirement de la jambe droite se lit aussi, bien que le rendu en soit plus schématique, sur les pièces Co. 2207 et Co. 2268. Les exemplaires 13319 du musée gréco-romain d’Alexandrie (BONACASA-CARRA 2012, p. 42, fig. 15 p. 47), et 18747 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 165 p. 116, pl. 49a) permettent de restituer le type iconographique en son entier, à savoir une Néréide au buste redressé, retenant son voile, gonflé par le vent, derrière sa tête. On peut relever la présence d’une bordure inférieure en léger ressaut, comme sur l’applique Co. 2075.

 

L’association d’une nymphe nageant vers la droite, à une Néréide allongée, ne rencontre pas de réelle équivalence sur les appliques en os de mobilier. Si les pièces Co 2110 et Co. 2035-Co. 2136 reprennent le modèle de la Néréide allongée vers la gauche, celle-ci est combinée, à chaque reprise, à une naïade nageant dans le même sens. Ce buste cambré n’est pas sans rappeler celui de la Néréide soutenue par un Triton du fragment 57.697 du Museum of Fine Arts de Boston, ou l’image en miroir que livre l’applique 18768 du musée Benaki (MARANGOU 1976, n° 174 p. 118, pl. 51d).

 

Le modelé soigné des corps des deux créatures marines traduit une facture de qualité. La maîtrise du rendu de l’anatomie féminine, et le contraste obtenu entre le poli des chairs et le plissé des étoffes, sont les reflets d’une sûreté de réalisation. Les différents niveaux de relief, alliés à une précision du détail (taches de la queue de l’animal aquatique, nombrils des Néréides), placent cette applique dans la lignée des pièces tributaires de l’héritage classique. Ces multiples critères permettent d’assigner cette pièce au IIIe-IVe siècle.

 

Marquage

16 marqué au crayon en rouge au revers de la pièce.

 

Comparaisons

-Alexandrie, musée gréco-romain, 13309 (position des personnages).

-Athènes, musée Benaki, 18768 (contrepartie de la Néréide située à senestre).

-Boston, Museum of Fine Arts, 57.697 (Néréide située à senestre).

-Paris, musée Rodin, Co. 2075, Co. 2110, 2035-Co. 2136, Co. 2207, Co. 2268 (type iconographique de la Néréide placée à dextre).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

Back to collection >