Orbiculus à décor de canthares et de cistes

Bon état

Quelques lacunes de la trame de laine
Léger jaunissement du lin

Cet orbiculus présente une bordure double : un premier motif de festons, puis, séparée par un filet écru, une tresse à deux brins, dont les œillets sont ornés de nids d'abeille.

Au centre, sur fond écru, des cistes et des canthares s'alternent, tête-bêche, autour d'un cercle central qui s'enlève en bleu foncé et pourvu d'un motif réalisé à la navette flottante assez usé, sans doute un nid d'abeille entouré d'un filet.
Les canthares, qui se font face, sont dotés d'un pied triangulaire, d'une panse ronde godronnée, à la lèvre débordante et pourvue de anses en "S".
Les cistes, disposés eux dans l'autre sens, ont leur panse légèrement évasée et divisée en deux parties superposées et striées, avec des bords ourlés.
De ces récipients sortent deux tiges divergentes qui se réunissent de ciste en canthare. Entre chaque vase, les tiges donnent naissance à une petite ramification dotée de trois feuilles affectant la forme d'un petit lys : un lobe entouré de deux pétales recourbés vers l'extérieur.
Le décor est réalisé en tapisserie de laine bleu foncé, sans doute teinte à l'indigo, sur toile de lin. L'ensemble de la tresse et les autres détails de la composition ont été réalisés à la navette volante.

Le  même décor se retrouve au centre d'un motif en forme d'étoile conservé à Berlin (WULFF, VOLBACH 1926, n° 9678 pl. 54 - IVe s.), ou, avec des variantes, sur la tabula de Lyon (BOURGON-AMIR 1993, n° 24 400/94 p. 168, pl. 162).
Le plus souvent, Seuls les canthares affrontés sont représentés (LORQUIN 1992, n° 12 p. 78 - IIIe - IVe s. ; DU BOURGUET  1964, B 35 p. 80 - Ve s.).

Néanmoins, il existe un orbiculus identique sur un fragment de tunique conservé à Trèves. Celui-ci est associé à un clavus (NAUERTH 1989, n° VII.19, p.47,  pl. 15 - IVe -VIe s.).
Cette composition permet de supposer que les CO. 1 et Co.2, étant de facture identique et comportant des motifs semblables l'un à l'autre, proviennent probablement d'un même textile, même si le Co. 1 diffère légèrement du clavus de Trèves - puisque ce dernier ne comporte pas de cistes mais uniquement des canthares affrontés. 
 

Co. 1, probablement.

Acquis par Rodin entre 1893 et décembre 1906.

Donation Rodin à l'État français en 1916.

En décembre 1906, le tissu était exposé dans l'atelier Tweed aussi appelé Petit musée des antiques (d'après photographie historique musée Rodin, Ph. 6135). Il était alors encadré et posé au sol.