Provenance inconnue
Ier-IIe siècle ap. J.-C.
L. 9 cm ; D. max. 2,45 cm
Os, métatarse de bœuf
Co. 6560
Provenance inconnue
Ier-IIe siècle ap. J.-C.
L. 9 cm ; D. max. 2,45 cm
Os, métatarse de bœuf
Co. 6560
Le cylindre se caractérise par une altération importante de l’os. Le délitement avancé se traduit par un réseau de fentes et de fissures longitudinal, ainsi que des pertes de matières. Outre le fait qu’il soit recouvert d’une couche de sédiments, l’élément de charnière présente une cavité encore remplie de terre.
Cet élément cylindrique de charnière, de dimensions importantes, présente une base sciée légèrement en oblique, alors que l’autre extrémité est tournée. Deux trous, non alignés, de petites taille, sont percés latéralement. L’extrémité supérieure supporte, juste au-dessus d’un des trous, un décor formé de trois fins sillons.
Attestées dans le monde gréco-romain depuis le IVe siècle, les charnières permettent de relier des vantaux de portes, des battants ou des couvercles, à des meubles tels que des cabinets, des coffres ou des coffrets. N’ayant généralement pas été découvertes en connexion avec le meuble auquel elles se rattachaient, leur articulation à ce dernier demeure souvent imprécise. La découverte de plusieurs exemples de cabinets et armoires dans la région vésuvienne a, toutefois, autorisé une meilleure appréhension du dispositif du montage de ces éléments cylindriques.
Fabriqués à partir de la diaphyse d’os longs de mammifères, les cylindres étaient façonnés en série. On prenait soin d’assembler des modules de taille identique grâce à une âme en bois, que l’on introduisait dans la cavité. Cette âme était pourvue à l’une de ses extrémités, d’un tenon saillant, et à l’autre d’une cavité cylindrique. Ainsi, ces cylindres pouvaient être emboîtés les uns dans les autres, et être mobiles (BÉAL 1983, p. 101). On insérait des fiches dans les orifices latéraux, qui rattachaient alternativement les cylindres au montant et au battant du meuble (voir les schémas dans BÉAL 1984 (1), p. 25 ; BÉAL 1984 (2), p. 10).
Ce cylindre appartient à la catégorie des éléments longs, souvent ornés de deux, trois ou cinq perforations. Il est incisé de trois fins filets sous son extrémité supérieure, qui renfermaient peut-être à l’origine une matière résineuse noire. Ce décor servait probablement de repère pour le montage de la charnière, ou le forage des trous recevant les chevilles (ANDERES 2015, p. 49). On distingue encore très nettement une matière noire, comme sur l’exemplaire Co. 6558 du musée Rodin. Des analyses ont mis en évidence l’utilisation de brai de bouleau pour des cylindres de charnières gallo-romains découverts à Fréjus (MAZUY, RODET-BELARBI, RAGEOT & REGERT 2014, p. 26-27).
Découvertes dans de nombreuses régions du bassin méditerranéens, les charnières sont particulièrement fréquentes durant la seconde moitié du Ier siècle et la première moitié du IIe siècle ap. J.-C. Elles se raréfient ensuite, pour devenir presque absentes au IVe siècle (SCHENK 2008, p. 84 ; ANDERES 2015, p. 50).
Comparaisons
-Avenches, musée romain, inv. 79/14131 (disposition des trous).
-Mainz, Landesmuseum, inv. Nr. R 2375 (MIKLER 1997, p. 64, 155, pl. 54/3)
Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.