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Modèle de sculpteur

Lion allongé

Égypte > Provenance inconnue.

Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.) [voir chronologie].

Calcaire

L. 14,6 CM ; l. 6,6 CM ; H. 8,3 CM.

Co. 837

Commentaire

Etat de conservation

Malgré sa restauration, cet objet reste fragile en raison d’épaufrures et de la présence de petits feuillets. L’oreille droite est visible mais l’oreille gauche n’est pas conservée. Les quatre coins du socle (h. 1,9 cm) sont abîmés.

Description

Modèle de sculpteur figurant un lion couché reposant sur un socle rectangulaire. Sa tête est tournée vers la droite, formant un coude avec le reste de son corps. Sa patte antérieure gauche est repliée sur la droite qui est recourbée vers l’avant. Il est allongé sur son flanc gauche, ses deux pattes arrière repliées. La patte arrière droite est entièrement visible alors que l’on aperçoit seulement une partie de l’extrémité de sa patte gauche. La queue de l’animal dépasse sur l’avant du socle.

L’ensemble de cette statuette est réalisé relativement grossièrement. Ainsi, la crinière est seulement marquée par un trait. Les yeux et le museau et sont figurés de manière sommaire, la gueule est fermée.

 

Le lion est un sujet fréquemment représenté dans l’iconographie égyptienne et ce depuis l’époque prédynastique. Même si la désertification a amené son extinction, il reste jusqu’aux époques tardives symbole de puissance. En ronde-bosse, ce félin peut être figuré en rangées  par paires à l’entée des temples et alterner avec des sphinx (YOYOTTE, VERNUS 2005, p. 157). 

Le musée égyptien du Caire conserve une statue de lion allongé sur un socle, trouvée en 1898 dans l’actuelle Tell el-Moqdam (Le Caire, musée égyptien JdE 32998 / CGC N° 27514, voir EDGAR 1903, p. X et 31 ; pl. XVII N° 27514). Dans cette ville de Basse-Egypte, appelée Léontopolis par les Grecs, le dieu Mahès (dieu-lion au caractère guerrier, voir CORTEGGIANI 2007 p. 307-308) était vénéré et des fauves sacrés étaient élevés à proximité du temple. La statue de Tell el-Moqdam, plus grande que celle de Rodin (38,5 cm contre 14,6 cm), lui est très similaire. De facture égyptienne, il est à remarquer que le traitement de la crinière se rapproche néanmoins  de l’art grec (EDGAR 1903, p. X), contrairement à celui de la statue Rodin Co. 837.

 

Le modèle de sculpteur du musée Rodin est certes de dimensions  réduites, mais il présente l’avantage de nous montrer une étape de la réalisation de ce type de sculptures, lorsque l’ensemble des détails n’est pas achevé.

Œuvres associées

Pour un autre modèle de sculpteur représentant un lion conservé dans la collection, mais sous la forme d’un lion-gargouille, voir Co. 898.

 

Dans la statuaire égyptienne, la typologie des lions couchés est bien attestée. Un exemple moins abouti, sur lequel la gueule du lion est simplement figurée par un bloc, est conservé au musée de Bruxelles (inv. E 6747, http://www.globalegyptianmuseum.org/record.aspx?id=1101&lan=F). Le musée du Louvre possède un exemplaire quasiment identique à celui du musée Rodin (inv. E 1162), ainsi que des statuettes avec les détails anatomiques de l’animal plus détaillés, qu’il s’agisse des côtes, de la crinière ou de la gueule (N 4536 : GUICHARD 2014, p. 36, n° 14b ; E 3941, N 3755).

 

La plupart de ces statuettes de lions mesurent une vingtaine de centimètres de longueur et ont, comme celle du musée Rodin, la tête tournée vers la droite. C’est le cas de deux exemplaires à Copenhague (Ny Carlberg Glyptothek, inv. ÆIN 244, ÆIN 245 : JØRGENSEN 2009, p. 322-323, n° 148.1, 148.2), d’un au Walters Art Museum de Baltimore (inv. 22.40 : STEINDORF 1946, p. 93, pl. 59, n° 311, http://art.thewalters.org/detail/12240/sculptors-model-of-a-lion/), de deux au musée du Caire (CG 27514 : EDGAR 1903, p. 31, pl. 59 ; JE 47933 : TOMOUM 2005, p. 234, pl. 69, n° 131) et d’un au Brooklyn Museum (inv. 33.382 a-b : https://www.brooklynmuseum.org/opencollection/objects/3320/Recumbent_Lion).

 

Certains de ces modèles ayant été trouvé dans des temples, il est difficile de savoir s’il s’agit d’ex-votos ou d’entraînement pour les sculpteurs. Toutefois, un modèle de ce type conservé à Harvard (inv. 1979.38 : http://www.harvardartmuseums.org/art/214506), ainsi qu’un au Cleveland Museum of Art (inv. 1920.2001 : http://www.clevelandart.org/art/1920.2001?collection_search_query=lion+egypt&op=search&form_build_id=form-HK_RHi_SUVsy_u6haZxihPhaaGP5y5zC8ngl1Pq4CnU&form_id=clevelandart_collection_search_form) montrent le quadrillage utilisé par le sculpteur pour définir les proportions de l’œuvre. 

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913, Hôtel Biron, 124, "Petit lion accroupi sur une base les pattes devant sont croisées l'une sur l'autre, calcaire. Long. 15 cent. cent francs."

Donation de Rodin à l'État français en 1916.

Commentaire historique

Le modèle fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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