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Relief funéraire en creux

Scène avec porteurs d'offrandes, tournés vers la droite

Egypte > provenance inconnue

Epoque saïte probablement, dans un style archaïsant (Ancien Empire)

H. 16,3 CM : L. 24,3 CM P. 5,8 CM

Calcaire polychromé

Co. 3185

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en bon état de conservation. Les couleurs sont bien conservées ainsi que les reliefs, gravés en profond creux. Aucune des tranches n’est d’origine. Les tranches supérieure et gauche ainsi que le revers sont des cassures. Les tranches inférieure et droite sont reprises à l’outil. Sur ces tranches, les traces d’outil correspondent à des coups de ciseau plat. De nombreuses traces de percussions sont visibles, notamment au revers. La face présente quelques éclats et on observe, à divers endroits, des griffures. Par ailleurs, on observe des taches ocre brun sur la face, encore à identifier.

Description

Sur ce bloc en calcaire polychrome, une inscription funéraire surmonte une scène d’offrandes dont deux têtes de servants et un amoncellement de victuailles sont conservés. L’ensemble est profondément gravé en creux par rapport au fond. Les signes sont nettement plus grands que les personnages Si le modelé des hiéroglyphes reste assez stylisé, les détails des visages sont finement ciselés. On remarque en particulier la précision de la ligne dessinant la forme de la chevelure, l’individualisation des oreilles, du nez et de la bouche de chaque personnage. À cette finesse de la sculpture s’ajoute la polychromie, dont la bonne conservation n’a d’égale que la variété des pigments. Ces pigments anciens sont de diverses teintes. Ils sont bleu, rouge, noir et vert pour les hiéroglyphes, noir pour la chevelure des porteurs et ocre rouge pour leur carnation. Le plateau à offrandes, vert à fond jaune, est rempli de victuailles à l’origine colorées (ou destinées à l’être, le travail de polychromie semblant inachevé).

 

L’apport d’offrandes est un élément fondamental de l’ensemble des rituels funéraires. Sans subsistance, le défunt ne peut se régénérer dans l’Au-delà. Leur représentation dans les tombes pérennisait donc l’acte rituel vital, qui permet au ka du défunt d’être nourri et ainsi de pouvoir continuer à exister. Ce bloc provient donc d’une paroi de tombe. Le fragment Co. 3185 est sans provenance attestée et aucun des chants n’est d’origine mais il est probable de lui attribuer comme origine un monument privé et non une tombe royale. Si le style s’apparente à celui de l’Ancien Empire, ce fragment serait à considérer comme une réalisation saïte archaïsante. D’autres reliefs conservés dans la collection égyptienne du musée sont inscrits de formules d’offrandes nous renseignant sur les culte funéraires à différentes périodes de l’histoire égyptienne (voir par exemple le relief Co. 1298).

Inscription

Le texte fait directement référence aux offrandes ainsi apportées (« […] Convoyer l’offrande invocatoire de pain, bière, viande de bœuf et volaille […] »). L’inscription nous permet de comprendre que ce fragment s’inscrivait originellement dans une composition présentant les différentes offrandes que des processions de personnages (masculins ou féminins) apportaient au défunt. Les deux porteurs d’offrandes du relief Co. 3185 s’avancent vers la droite. Coiffés de la même manière, les traits de leur visage sont nettement individualisés. Bien que sa main ne soit plus visible, il est possible de restituer que le second personnage soutenait le plateau chargé de victuailles placé devant lui (pains, gibier, fruit).

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Biron, 117 Fragment d’un bas relief en calcaire peint. Il n’en subsiste que les têtes de deux serviteurs qui portaient des offrandes, et les mots (écrits vers la droite […]). Ancien Empire. 24 x 17. Estimé cinquante francs.

Donation Rodin à l’État français 1916.

 

Commentaire historique

Le relief était exposé à l'hôtel Biron en 1913, dans une préfiguration du futur musée.

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