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Matière et technique

L’analyse des essences a été effectuée par Victoria Asensi Amorós (société Xylodata), en juin 2019. Il a été démontré que, tandis que le corps, le pied et le socle de la statuette ont été sculptés en figuier sycomore, les bras sont en jujubier. Ces essences font partie de celles les plus couramment employées par les anciens Égyptiens, et sont par ailleurs indigènes à l’Égypte.  

 

Co. 650 est composé de plusieurs éléments, assemblés à l’aide d’un système de tenon mortaise  : à la pièce principale, constituée de la tête, du corps et des jambes, sont ainsi rattachés les deux bras, les deux pieds et le socle rectangulaire. Une cheville de bois est visible dans le bras droit, au niveau de l’épaule. Ce bras droit est en deux parties  : on remarque une démarcation juste au-dessus de l’articulation du coude. Les deux pièces de ce bras sont fixées par un tenon traversant. L’extrémité inférieure des jambes est insérée dans la partie supérieure des pieds, sculptés séparément, grâce au même système de tenon mortaise, et plus spécifiquement des chevilles de bois d’une longueur de 2,5 cm. Le socle présente deux encoches pour les pieds. Ces derniers sont maintenus dans le socle via des petites pièces de bois ajustées et aujourd’hui collées.  

 

La statue a été recouverte de plusieurs couches de polychromie  : une première, un enduit préparatoire à liant aqueux, supporte une seconde, celle de la polychromie  : ocre rouge pour la carnation et la tête, blanc pour le pagne, noir pour la chevelure et les traits du visage. La chevelure, les traits du visage et les détails du pagne ont été apposés au pinceau par-dessus cette polychromie.  

 

Les bras n’ont pas été sculptés dans la même espèce de bois que le reste du corps. Ils correspondraient à un réemploi, provenant d’une autre statuette brisée ou devenue inutile, et assemblés au moment de l’élaboration de Co. 650, ou utilisés plus tard, en guise de réparation.  

Modification matérielle

Le numéro d’inventaire est inscrit sous le socle à l’encre noire sur une pellicule isolante.  

 

Co. 650 a subi plusieurs interventions, sans doute modernes.  

La statuette a en effet été remise en place sur son socle et les pieds partiellement repeints. Par ailleurs, les bras ont été restitués, fixés avec des goujons de bois encollés et recouverts d’une patine de vieillissement. Le bras gauche a bénéficié de la restitution d’un de ses tenants, fixé par un tenon en bois interne. Le bras droit, constitué de deux pièces, a été fixé par un goujon traversant en bois. Ce serait également à ce moment que les lacunes des membres supérieurs ont été bouchées avec un plâtre teinté de rose, notamment pour couvrir un nœud du bois resté visible au-dessus du poignet gauche. Des restes de ce mastic se retrouvent également sur le bras droit, sur le torse et les pieds. Le nez a été restitué avec de la poudre de bois encollée, débordant légèrement sur le visage.  

Enfin, on remarque les restes d’un enduit blanc dans les cavités d’assemblage des pieds et sur le tenon conservé du pied droit, recouvrant légèrement la polychromie de la jambe droite. Il s’agirait d’un enduit de collage employé pour refixer les pieds.  

L’ensemble de la statuette aurait été unifié par une couche brune.  

Etat de conservation

L’objet est en assez bon état de conservation. Cependant, des pièces sont cassées et le bois, ainsi que la polychromie, sont altérés. On constate une perte de matière sur le menton, de même que sur l’index et le majeur de la main gauche. Une partie de l’arrière de la cheville droite manque. La statuette présente également des fissures de tailles variées  : les plus remarquables s’étirent, tout d’abord sur le visage, entre le nez et l’œil gauche, du front à la base du nez ; puis, verticalement, sur le torse, du milieu de la poitrine jusqu’à la ceinture du pagne ; et enfin sur le socle, dans le sens longitudinal. La polychromie est globalement lacunaire et soulevée. Des écailles sont tombées par endroits, tout particulièrement au sommet du crâne, à l’arrière de la chevelure, sur le visage, le torse, le dos, le revers du pagne, les jambes et les pieds. Le pagne est recouvert de craquelures. La statuette a subi de sérieuses dégradations dues à de mauvaises conditions de conservation  : l’humidité a en effet désolidarisé l’homme de son socle, ainsi que le pied gauche du reste du corps. Ce pied a été retrouvé puis remis en place en 2013, au cours de la campagne d’étude de la collection. Auparavant, il avait été remplacé par une pièce de balsa, dans laquelle la statuette était maintenue par un goujon de bois. On remarque également sur le socle, principalement sur les côtés, des petits fendillements cubiques. Il s’agit des traces d’une attaque ancienne de champignons ligniphages. On note la présence de deux trous arrondis au revers, profonds et parfaitement alignés  : le premier, rebouché, se trouve dans le dos, entre les omoplates ; le second au milieu du fessier. 

Restauration

Campagne en juin 1991 par Juliette Lévy et Agnès Cascio (refixage et nettoyage de la polychromie, collage des morceaux séparés, remontage du personnage sur son socle et retouches).  

 

Campagne en été 2019 par Nathalie Bruhière (nettoyage, refixage de la polychromie, remise en place du pied gauche, retaille du goujon en bois dans le mollet gauche, comblements des manques autour des pieds, retouches au niveau des comblements et des solins).  

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