Fragment de bas-relief figurant un corps d’homme

Égypte > Région thébaine, probablement

Fin de la Troisième Période Intermédiaire > XXVe ou XXVIe dynastie

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 24  CM : L. 40,5 CM ; P. 3,5 CM

Calcaire polychromé

Co. 3081

Commentaire

Etat de conservation

L’œuvre est en bon état de conservation. La surface est en effet toujours lisse et on n’observe que peu d’inclusions ou d’éclats. 

Description

Ce bas-relief en calcaire, sculpté en creux, représente un homme assis sur un siège, tourné vers la droite, le bras droit avancé et le bras gauche replié sur la poitrine, dans une attitude tout à fait classique des hommes de haut rang représentés assis. Il est vêtu d’une peau de léopard et paré d’un collier ousekh, aux détails soignés et dont le pendentif porte encore des traces de couleur verte. On observe également d’importants restes d’ocre rouge, tirant parfois sur l’orangé, sur les carnations. Le fait que ce personnage ait la peau ocre foncée montre sans ambiguïté qu’il s’agit d’un homme, selon les canons égyptiens, et le fait qu’il soit vêtu de la pardalide  signale qu’il occupait des fonctions sacerdotales.

 

L’homme était vraisemblablement initialement penché vers une table d’offrande. De telles scènes, ainsi que les formules les accompagnant, avaient vocation à permettre la subsistance du ka du défunt dans l’au-delà, en lui assurant magiquement un apport permanent d’offrandes alimentaires, si les offrandes réelles venaient à faire défaut. L’immortalisation par le texte et l’image de ces offrandes dans la pierre permettait ainsi de rendre éternels les cultes funéraires initialement rendus par des officiants religieux. Il est possible que le défunt ait été accompagné de son épouse ou d’autres de ses proches, qui pouvaient se trouver derrière lui ou de l’autre côté de la table d’offrandes dans la composition originelle.

 

Aucune des tranches n’est d’origine. Le relief fut arraché à la paroi d’un tombeau. Le bas du relief est cassé juste sous la cuisse et au-dessous du genou. Le revers a été retravaillé et aplani. Cependant, des similarités de style permettent d’affirmer que ce fragment appartenait au même bâtiment que le fragment Co. 937. L’un et l’autre proviennent de toute évidence d’un tombeau, et au vu de leurs caractéristiques stylistiques, il est probable qu’ils soient datés de la XXVe ou de la XXVIe dynastie, en vertu de leur style volontairement archaïsant, très prisé à cette période. La peau de panthère rappelle en effet le vêtement des prêtres et hauts fonctionnaires de l’Ancien Empire et la perruque rappelant de son côté le Moyen Empire (voir PISCHIKOVA 1998, p. 63-65). Par ailleurs, la ressemblance stylistique frappante avec le relief Co. 6419 ainsi qu’avec un relief fragmentaire provenant d’une tombe de la nécropole de l’Assassif, conservé au Musée de Brooklyn (inv. no. 86.226.9), pourrait faire supposer que ces fragments proviennent eux aussi des nécropoles thébaines.

 

Seule la partie inférieure du torse du personnage est conservée sur ce fragment. Il s’agit de toute évidence du propriétaire du tombeau, très certainement figuré dans une scène de présentation d’offrandes. Il devait donc y avoir une table d’offrandes situé en face de lui, avec peut-être des porteurs apportant des victuailles.

Œuvres associées

Ce fragment appartenait certainement au même relief que le fragment Co. 937.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Boreux 1913 : Hôtel Biron, 232 Fragment rectangulaire en calcaire peint dans lequel est sculpté en creux le milieu du corps (des pectoraux aux genoux) d’un personnage assis. Le bras droit est étendu au dessus du genou ; le bras g. replié vers la poitrine tenant sans doute [dessin]. Au cou collier à deux pendentifs accolés. Ancien Empire. 40 x 24. Estimé cent francs.

Donation Rodin à l'État français 1916.

Numéro Louvre E15561.

Commentaire historique

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français (musée Rodin, Ph. 13620). Il était présenté dans une vitrine avec d'autres reliefs égyptiens, le bras tourné vers le haut.

 

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