Modèle de sculpteur ?

plaque représentant un roi

Egypte > provenance inconnue

Basse Époque à  Époque Hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.) ?

[VOIR CHRONOLOGIE]

H. 13,5 CM, ép.  1 CM; L. 16,4 CM.

Calcaire

Co. 818

Commentaire

Etat de conservation

L'œuvre est en bon état de conservation. Cette plaque en calcaire très fin est de forme polygonale, cassé dans les angles supérieurs ainsi qu’au-dessous. Le chant latéral droit présente des traces d’outils d’origine, l’amorce d’un décor se devine sur le chant latéral gauche, les deux autres chants correspondent à des cassures. Des traces de concrétions de sel dues à l’enfouissement sont visibles sous la plaque.

Description

Sur ce fragment de bas-relief, le visage d’un souverain est tourné vers la droite. Une coiffe recouvre sa tête et un uræus ceint son front bombé. Le nez est légèrement arrondi, des traces de pigments ocre rouge subsistant au niveau des narines. La gouttière nasale surmonte la lèvre supérieure, charnue, du souverain. Toute la partie inférieure du visage a disparu dans une cassure. L’œil monte vers la tempe et est lourdement fardé ; la pupille est rendue par un cercle en léger relief. L’oreille, petite et soigneusement ourlée, est bien dégagée. Le roi est coiffé du  Pschent (couronne réunissant la Basse et la Haute-Égypte).  La réalisation de la coiffe semble par ailleurs inachevée dans sa partie inférieure.

Les détails anatomiques du roi ainsi que de l’uræus sont très finement réalisés. L’image du cobra femelle, chargée de protéger le pharaon, se détache nettement du fond de la scène. La queue du serpent retombe le long de la coiffe puis son corps se dresse, de face. Sa tête est de profil, son œil, arrondi, de face. La bouche entrouverte est bien visible, les redoutables crochets sont indiqués par des incisions, la langue est prête à jaillir. L’uræus assure ses missions de protection.

La face avant du relief est nettement concave, rappelant celle d’un ostracon. La face arrière correspond à une cassure sauf l’extrémité gauche, où des traces d’outil sont visibles.

La collection égyptienne du musée Rodin ne comporte pas de modèle similaire. En revanche, un grand nombre de plaques du même type ont été retrouvées, datant de l’époque ptolémaïque. Des parallèles sont à trouver dans TOMOUM 2005, pl. n° 56-57, 59. Un parallèle se trouve au Metropolitan Museum of Art de New York sous le numéro d’inventaire 07.228.7.

L’Egypt Centre de Swansea conserve un certain nombre de relief similaires notamment le n°W290 et le n°W289.
On remarque que, sur les exemples cités, c’est toujours le profil droit qui est représenté.

Œuvres associées

 

 

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 224, "Bas-relief fragmentaire en calcaire. Partie supérieure (jusqu’à la bouche) du visage d’un roi tourné vers la droite, coiffé d’une khoprash. Une partie de la coiffure manque. Haut. max. 13 cent. ½ Larg. max. 16 cent. Estimé deux cent francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Commentaire historique

Le relief fut exposé à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux le décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

 

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