Modèle de sculpteur en creux

Signes hiéroglyphiques

Égypte > Provenance inconnue.

Époque tardive (ou Basse Époque)- Époque hellénistique (IVe – IIIe siècle avant J.-C.)

[voir chronologie]

Grès (modèle) et bois (coffrage).

Relief : H. 14,9 cm ; l. 16 CM ; P. 5,4 CM. Coffrage : H. 19 CM ; l. 20 CM ; P. 5 CM.

Co. 1039

Commentaire

Etat de conservation

Assez bon état de conservation. Le grès est sain. L’angle inférieur senestre est cassé.

 

Description

Fragment de relief de forme plus ou moins carrée. Un canard regardant vers la droite et un disque solaire sont représentés en relief dans le creux. L’aile supérieure du volatile est fortement creusée et le détail des plumes y est noté par de légères incisions. La partie inférieure du canard (poitrine, ventre) est marquée de manière moins importante, tout comme la queue. Les pattes sont aussi en léger relief dans le creux. L’œil est simplement signalé par une forme ronde incisée.

Le disque solaire est également en relief dans le creux. Du volume y est apporté par la forme légèrement convexe qui lui a été donnée.

 

Le signe du canard combiné à celui du disque solaire est utilisé pour écrire l’expression « Fils de Rê ». Celle-ci appartient, depuis l’Ancien Empire à la titulature royale qui sera, au Moyen Empire, composée de cinq titres, rarement développés ensemble : nom d’Horus, nom des Deux Maîtresses ou nom de nebty, nom d’Horus d’Or, nom de roi de Haute et de Basse-Égypte ou nom de nésout bity et enfin, nom de fils de Rê. Le plus souvent, on trouve simplement le nom de roi de Haute et de Basse-Égypte et celui de fils de Rê, chacun disposé dans un cartouche.

 

Il semble qu’aucun autre modèle de sculpteur, identifié comme tel, ne comporte également l’élément de titulature royale « Fils de Rê ». Faudrait-il y voir un éclat provenant de la paroi d'un monument ? À titre d’exemple, on pourrait comparer cet exemplaire avec un relief fragmentaire conservé au musée du Louvre, E 14 222 (ANDRÉ-LEICKNAM – ZIEGLER 1982, p. 147, n° 95 ; GUICHARD 2014, p. 207, n° 179e ; DELANGE 2019, p. 82-83, n° 21) qui reproduit également le volatile associé  au disque solaire. La lecture des signes y est inversée et la gravure est en bas-relief. Le style du canard tend à une datation du Nouvel Empire et Elisabeth Delange l'a définitivement identifié comme l'éclat d'un monument érigé à Karnak et daté du règne d'Aménophis Ier. On soulignera toutefois que dans l'éclat de paroi en calcaire du Louvre tout comme dans le modèle en grès de Rodin, le relief est fragmentaire là où l’on attendrait le nom du souverain dans un cartouche.

 

Œuvres associées

Le relief Co. 1039 est à associer au relief Co. 1042, dont les signes du faucon et du disque solaire incisés en creux sont polychromes.

 

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 36, "Fragment de grès siliceux gravés en creux les deux signes [hiéroglyphes]. Larg. 16 ; Haut. 15. Estimé cent francs."

Donation Rodin à l'État français 1916.

Commentaire historique

Le relief fut choisi pour être exposé à l'hôtel Biron, où il figurait en 1913, dans une préfiguration du musée. Rodin le fit monter dans un cadre en bois par l'ébéniste japonais Kichizo Inagaki entre 1912 et 1916. Ce relief fut ensuite exposé dans la Salle des antiques, ouverte au public en 1919 au premier étage de l’hôtel Biron après la fondation du musée Rodin. Sur l’épreuve gélatinoargentique d’Eugène Druet contemporaine, intitulée Les antiques à l’hôtel Biron (Musée Rodin, Ph. 2474), il est visible dans la vitrine de droite, 3ème rayonnage à partir du haut.

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