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Osiris

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

BASSE-ÉPOQUE > XXVIe - XXXe dynastie > 656 - 332 AVANT J.-C.

[voir chronologie]

BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)

H. : 11,5 cm ; L. : 3,2 cm ; P. : 1,8 cm  

Co. 2382

Commentaire

Etat de conservation

L'oeuvre est en bon état de conservation. La statuette est entière à l’exception de son socle. L’œuvre est légèrement oxydée. Quelques zones sont encore recouvertes du sédiment dans lequel la statuette reposait in situ.

Description

L’œuvre figure le dieu Osiris debout, les pieds joints et les bras ramenés sur la poitrine. Le corps est entièrement gainé dans un linceul et seul ses bras émergent. Sa main droite serre le fouet  nekhakha dont les lanières tombent le long du bras, alors qu’en dessous, sa main gauche tient le sceptre heqa dont le crochet est tourné non vers l’extérieur mais vers son visage. Les sceptres ne dépassent pas des épaules. Au niveau de leur manche, les deux attributs du dieu ont été décorés d’entailles parallèles, espacées avec plus ou moins de régularité. Des traces d’incrustation en or, à analyser, sont conservées sur la coiffure, en particulier sur la plume gauche. Osiris est coiffé de la couronne atef, composée d’une mitre centrale flanquée de deux hautes plumes d’autruche. Celles-ci sont finement striées à l’oblique. Un imposant uraeus frontal complète cette couronne. Le corps du cobra s’allonge en remontant le long de la mitre ; il est décoré de stries verticales. La divinité est entièrement enveloppée dans un linceul funéraire, attribut par excellence d’Osiris. Il laisse souplement transparaitre le profil des bras, des muscles fessiers et des jambes. Les épaules, larges et horizontales, introduisent un corps aux proportions harmonieuses.

Le visage du dieu est rond et plein. Les grands yeux sont surmontés de sourcils, dont l’arc suit leur courbe. Le nez est large et couronne une petite bouche aux lèvres bien marquées. Les oreilles sont disproportionnées par rapport au reste du visage. Une longue barbe postiche tressée finit le menton. Elle se décale légèrement du côté droit et la courbure de son extrémité est particulièrement bien conservée. Un renfort de bronze a en effet permis sa préservation jusqu’à nos jours.

 

Si le mythe d’Osiris, souverain du monde des morts, est divulgué dès l’ère classique grâce au texte de Plutarque, Isis et Osiris, les sources pharaoniques présentent dès l’Ancien Empire les éléments essentiels du mythe. Fils aîné de Geb, dieu de la terre, et de sa sœur Nout, déesse du ciel, Osiris représente le modèle du souverain idéal. Le chapitre 175 du Livre des Morts relate la façon dont Rê le désigna pour le succéder, en le coiffant de la couronne atef. Bien que sa sœur et épouse Isis, experte en magie, assure sa protection, elle ne peut empêcher sa mise à mort par jalousie par leur frère Seth. Osiris devient alors le seigneur du monde souterrain et protecteur des défunts. Son épouse Isis prend l’apparence d’un oiseau pour réanimer le cadavre reconstitué d’Osiris en battant des ailes. C’est lors de cet épisode que leur fils Horus est conçu. Cette naissance a une importance particulière en Égypte ancienne car elle symbolise la vie naissant de la mort, Osiris étant décédé sans laisser d’héritier. 

Associé à la mise en place des cycles de renouvellement, un important rite se développe en Abydos.  Chaque année, sur une statue de la divinité façonnée en terre, des plantes germaient. Ce rite symbolisait ainsi la renaissance de la nature. Coïncidence surprenante, dans les collections d’objets égyptiens acquis par Auguste Rodin se trouve une petite cuve d’Osiris végétanten calcaire de l’époque ptolémaïque, caractéristique de la fête de Khoïak (Musée Rodin Co. 5627, inédite). Osiris est également associé à la crue du Nil, qui apportait les mêmes bienfaits et moyens de subsistance à l’Égypte. C’est dans son rôle funéraire qu’Osiris aura le plus de popularité. Les égyptiens se sont rapidement identifiés à ce dieu qui pouvait leur assurer une vie après la mort.

 

Le type de figurine dont relève la statuette Co. 2382 reflète la piété personnelle envers ce dieu. Il s’agit pour la plupart d’ex-voto, déposés en offrande par les fidèles. Plusieurs ensembles de ces statuettes en bronze, très répandues à l’époque tardive et l’époque ptolémaïque ont été retrouvés dans les temples. Leur production semble s’être ralentie, sinon arrêtée à l’époque romaine. 

 

Très nombreuses à l'époque pharaonique, elles le sont également dans les collections des musées. En voici quelques exemples. 

Musée du Louvre, Paris : E 3753, AF 12858, N 3951C.

Penn Museum, Philadelphie : 29-70-677, 29-70-704, E 2358, E 3231, E 3236, E 3228, E 3226, E 11558, E 11559, 29-70-646, …

British Museum, Londres : EA 90438, EA 36063, EA 58376, EA 59747, EA 60717, EA 11117, EA 11054, EA 67159, EA 34868, EA 24718…

Walter Art Museum, Baltimore : 54.551.

Metropolitan Museum of Art, New York : 41.6.4, 61.45, 04.2.438, 04.2.578, 90.6.10, 10.130.1339, 04.2.577, 04.2.439, X.609.9, X.609.10, X.609.1 …

Œuvres associées

Les collections du Musée Rodin conservent plusieurs statuettes en bronze d’Osiris, notamment Co. 772, Co. 790, Co. 792, Co. 806, Co. 2368, Co. 2383, Co. 2384, Co. 2387, Co. 2394, Co. 2412 et Co. 2426.

Inscription

Anépigraphe.

Historique

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

Donation à l’État français en 1916.

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