Égypte > Provenance inconnue
Basse Époque > XXVIe - XXXe dynastie > 656 – 322 avant J.-C.
Granite
H. : 38,1 cm ; L. : 26,2 cm ; P. : 24,1 cm
Co. 1115
Égypte > Provenance inconnue
Basse Époque > XXVIe - XXXe dynastie > 656 – 322 avant J.-C.
Granite
H. : 38,1 cm ; L. : 26,2 cm ; P. : 24,1 cm
Co. 1115
. Elle est fragmentaire. La tête a totalement disparu, de même que la partie inférieure de la statue, à savoir le naosque portait le personnage, les jambes de ce dernier, la partie correspondante du pilier dorsal et la base. Les avant-bras du personnage sont très abîmés, les mains en lacunes. Malgré quelques éclats par endroits, la surface de la pierre, plus ou moins polie, est en revanche bien conservée. La forme de la cassure au niveau du cou suggère que la statue a été brisée intentionnellement, peut-être avec pour objectif d’en prélever seulement la tête.
La statue figurait un homme debout, la jambe gauche légèrement en avant, présentant devant lui un naos contenant l’image d’une divinité, le tout ayant totalement disparu de nos jours : seule la position des avant-bras et les nombreux parallèles disponibles dans la statuaire pharaonique tardive (DE MEULANERE Herman, in W. CLAES, H. DE MEULENAERE, S. HENDRICKX (éd.), Elkab and Beyond, 2009, p. 223-231 ; KLOTZ David, « Replicas of Shu. On the Theological Significance of Naophorous and Theophorous Statues », BIFAO 114, 2014, p. 291-338) permettent de restituer cette attitude, la trace d’arrachement étant par ailleurs compatible avec la présence originelle d’un naos. Le départ des jambes semble indiquer clairement que l’homme était représenté debout. L’homme porte une jupe longue à taille haute, attachée juste au-dessous de la poitrine à l’aide d’un nœud se présentant sous la forme d’un cylindre – ici cependant très anguleux – d’où pend, sur le côté droit, une languette qui se sépare en quatre éléments distincts, sculptés, marquant sans doute une série de plis. La cassure de la tête ne permet pas de préciser si le personnage portait un vêtement couvrant son torse, telle une chemisette dont on aurait pu voir le col, et qui aurait pu être un précieux élément de datation.
En l’absence d’inscription, la datation de l’œuvre repose en effet exclusivement sur des critères stylistiques et typologiques. Si le type de la statue naophore apparaît dès l’époque ramesside dans l’art égyptien, il est également très prisé à la Basse Époque. C’est donc surtout le vêtement qui nous permet de proposer une datation : la jupe longue à taille haute, tenue couvrante à l’aspect cylindrique, n’apparaît qu’à la fin de la XXVIe dynastie ; elle sera par la suite très en vogue et ce particulièrement au début de l’époque ptolémaïque en ce qui concerne les statues debout, et perdure jusqu’à l’époque romaine (PERDU Olivier, Les statues privées de la fin de l’Égypte pharaonique (1069 av. J.-C. - 395 apr. J.-C.). Tome I – Hommes, Paris, 2012, p. 50-51). La forme du nœud qui permet d’attacher la jupe longue peut également servir d’indice pour préciser la datation de l’œuvre : sa position centrale et sa forme encore assez développée – les exemples d’époque ptolémaïque et romain se limitant à un cylindre sans retombée latérale – suggèrent une datation antérieure aux Lagides, alors que l’importance de ce nœud a été soulignée pour des œuvres comparables datées de l’époque perse (LAURENT Véronique, « Une statue provenant de Tell el-Maskoutah », RdE 35, 1984, p. 143 ; KLOTZ David, « Replicas of Shu. On the Theological Significance of Naophorous and Theophorous Statues », BIFAO 114, 2014, p. 298-299). C’est probablement de cette dernière période qu’il faut rapprocher la statue du musée Rodin, même si une datation plus tardive au sein de la Basse Époque n’est pas à exclure.
Le nom et la fonction du personnage représenté sont inconnus faute d’inscriptions, mais les parallèles autorisent à y voir la possible représentation d’un prêtre.
Anépigraphe.
Le poli de l’œuvre, très soigné sur toute la surface, l’est beaucoup moins au niveau du pilier dorsal. Ce dernier était sans doute destiné à comporter des inscriptions qui n’ont pas été gravées, ce qui implique que la sculpture n’a sans doute jamais été achevée.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 286, "Torse d'une statue en granit gris. Le personnage est vêtu d'un manteau montant sous les aisselles et attaché sur la poitrine par […] Pilier dorsal anépigraphe. Haut. 39 cent. Estimé cinq cent francs."
Donation à l’État français en 1916.
La statue fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.