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Reliquaire ?

Bastet sous sa forme de chatte

égypte > provenance inconnue

époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant J.-C.

[voir chronologie]

bronze (alliage cuivreux)

h. : 5,2 cm ; l. : 3,9 cm ; P. : 4,1 cm ; 

co. 811

Comment

State of preservation

L'oeuvre est en mauvais état de conservation.

Le métal est très oxydé et corrodé. La pointe de l’oreille droite est cassée. La statuette est écaillée à plusieurs endroits.

Description

La statuette en bronze consiste en une petite tête de chatte, image de la déesse Bastet. Les oreilles aux pointes arrondies étaient originellement percées. L’orifice a été comblé par la corrosion. La profondeur très marquée à l’intérieur de l’oreille confère à la représentation un réalisme certain. Les pommettes tranchantes se prolongent pour dessiner l’os de la mâchoire. Ces arrêtes créent ainsi des joues creuses et un pinch marqué. Les yeux, très grands, sont assez profondément évidés dans le métal ; ils devaient probablement être incrustés comme c'est le cas par exemple pour l'oeuvre du musée du Louvre (E 3807). L’arrête du nez est de forme naturelle mais est trop longue, le profil est léonin. Le cuir du nez dépasse de façon irréaliste le menton et les patons sur lesquels les moustaches sont visibles. Le haut de la gorge est nettement marqué. Le cou, cylindrique, n’indique pas la courbure de la nuque.

(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).

 

Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe, déesse protectrice du foyer et de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqârah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des millions de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.

 

La tête Co. 811 surmontait probablement un coffre ou un sarcophage de chat. D’une part, ses dimensions très petites ne lui permettraient pas de contenir une momie de l’animal qu’elle représente. D’autre part, le cou rectiligne et dont l’extrémité s’achève en bourrelet semble conçu pour s’emboîter sur une forme et être recouvert de tissus, maintenus en place par le bourrelet.

 

Au Museo Egizio di Torino et au Penn Museum de Philadelphie sont conservées trois têtes de chat correspondant aux caractéristiques de la statuette Co. 811, respectivement Cat. 0895 et 29-70-744 et 29-70-732

Related pieces

Dans les collections du Musée Rodin, Co. 681, Co. 808, Co. 809, Co. 812, Co. 2414 et Co. 2423 sont également des têtes de chattes qui étaient utilisées de la même manière que Co. 811. En revanche, les dimensions diffèrent. Seules les œuvres Co. 808, Co. 809, Co. 812 présentent les mêmes dimensions que Co. 811.

Inscription

Anépigraphe.

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.

BOREUX 1913 : Hôtel Biron, 157, "Tête de chat en bronze. Haut. 53 millimètres. Vingt francs."

Donation à l’État français en 1916. 

Historic comment

La tête fut exposée à l’hôtel Biron, parmi les chefs-d’œuvre de la collection égyptienne, là où Charles Boreux la décrivit à l’été 1913 dans l’inventaire qu’il fit en vue de la donation à l’État français.

La tête de chatte a été choisie par Jean-Christophe Bailly pour faire partie de sa sélection d’œuvres de Rodin et de sa collection, dans l’exposition Un tout petit rapt, dont il fut le commissaire et qui s’est tenue au musée Rodin du 15 novembre au 31 décembre 2011. L’exposition n’a pas fait l’objet d’un catalogue d’exposition. 

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