Manche de couteau

ÉGYPTE > PROVENANCE INCONNUE

ÉPOQUE ROMAINE > 30 AVANT J.-C. – 395 APRÈS J.-C.

[voir chronologie]

BRONZE (ALLIAGE CUIVREUX)

H. : 9,7 cm ; L. : 3,4 cm ; P. : 2,1 cm 

Co. 2420

Comment

State of preservation

Le manche est en mauvais état de conservation. 

Le métal est très oxydé et les détails sont patinés. Les formes se deviennent plus qu’elles ne se voient. L’œuvre présente une surface composée de carbonates de cuivre vert pâle avec des traces de sulfates. La surface est assez lisse. De petites traces de terre d’enfouissement sont encore visibles au niveau de la garde où était enserrée une lame probablement en bronze. Des chlorures sont disséminés sur la surface mais il n’est pas certain qu’ils soient encore en activité. 

Description

Ce manche de couteau historié, dont la lame n’a pas été conservée, est de grande taille. Il se compose de deux parties, le manche proprement dit et la garde, tous deux séparés par un resserrement du métal. 

L’image d’une panthère y est figurée, complètement allongée et le dos cambré. Ses pattes avant s’étirent vers le corbain arrondi, l’extrémité d’un manche qui, en forme de bec, assure une bonne prise en main. Elles rebiquent largement avec l’extrémité du manche. Les pattes arrière sont repliées de chaque côté des flancs. La queue du félin s’enroule avec grâce sur le flanc droit, la touffe de poils figurée en relief sur son dos accentuant l’illusion de mouvement. De cette panthère ne sont actuellement visibles que le contour des yeux, le dessin des oreilles et les formes générales rendues sans détail anatomique, absence sans doute due à l’état de conservation. L’animal se tient allongée sur une corde, une branche ou un décor végétal tressé, rendu avec ondulations. 

La garde, de forme approximativement triangulaire, représente une fleur de lotus flanquée de deux volutes. Un petit triangle a été creusé au centre de la fleur pour donner du relief. La partie supérieure de la garde est excavée pour permettre l’insertion de la soie, prolongement de la lame dans le manche qui est invisible. Ici, l’excavation étant peu profonde, la soie est dite postiche, c’est-à-dire qu’elle était de petite taille et donc que le montage ne devait pas être très résistant. Cependant, on note que l’oxydation du métal est différente au centre de ce creusement. Une zone orangée ronde est en effet visible. Il semblerait qu’il s’agisse d’un ancien trou, aujourd’hui bouché de concrétions, qui permettait d’insérer une soie plus longue et donc plus solide.

 

La figure de la panthère ou du chien sauvage se retrouve plus souvent durant l’époque romaine en Égypte. Nous avons cependant quelques exemples datant du Nouvel Empire, notamment les cuillers à fard du Musée du Louvre N1732, ou encore du Metropolitan Museum of Art 11.215.715. En revanche, ces exemples de manches de couteau sont respectivement en bois et en albâtre égyptien. La panthère véhicule également l’image du triomphe de l’Homme sur les forces maléfiques, citons pour l’exemple le couteau du British Museum 1814,0704.1017 datant de l’époque romaine, sur laquelle une panthère attaque une antilope. Au British Museum, un autre couteau d’époque romaine, 1814,0704.1016, se rapproche du manche musée Rodin Co. 2420. Un chien sauvage y est allongé sur le manche, vraisemblablement représenté en train de courir, arborant une hure de sanglier dans sa gueule. La garde du couteau se trouve au niveau de ses pattes arrière. De par leur manufacture et leur iconographie soignées, on peut supposer que ces armes de prestige étaient également destinées à des cérémonies officielles ou liturgiques.

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Il s’agit du seul manche de couteau conservé au musée Rodin. 

Inscription

Anépigraphe. 

Historic

Acquis par Rodin entre 1893 et 1917.

Donation à l’État français en 1916.

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