égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 13,1 cm ; l. : 4,4 cm ; p. : 6,4 cm
co. 2424
égypte > provenance inconnue
époque tardive ou époque ptolémaïque > XXVIe - XXXIe dynastie > 656 - 30 avant j.-c.
bronze (alliage cuivreux)
h. : 13,1 cm ; l. : 4,4 cm ; p. : 6,4 cm
co. 2424
L'oeuvre est en mauvais état de conservation.
Le métal est très oxydé et a pris une teinte verte. Il manque l’oreille gauche et le bout de la queue. Les yeux étaient probablement incrustés à l’origine, de même que le front qui présente une cavité ovale. On note quelques entailles sur le sternum, entre les épaules et au milieu du dos qui pourraient correspondre aux encoches utilisées pour un placage aujourd'hui disparu.
La statuette représente une chatte assise sur ses pattes arrière. Les lignes sont naturelles et élégantes.
L’animal possède des oreilles à bout rond placées légèrement sur les extérieurs. Un large sillon vient doubler leur bord extérieur pour donner de la profondeur. Elles étaient originellement percées. Sur le front, une cavité de forme ovale est présente et suppose l’incrustation d’un uraeus, ou plus certainement d’un scarabée, comme c’est le cas respectivement pour deux statuettes de chat exposées au British Museum (EA 11556 et EA 64391). L’incrustation d’un scarabée est courante sur ce type d’œuvre en bronze (cf. ROEDER Günter, Ägyptische Bronzefiguren, Berlin, 1956, p. 344-46, § 445) et pouvait être directement moulée avec le bronze (cf. ibid., n°8192, p. 346, pl. 50 [o] et EA 64391). Les yeux de la statuette Co. 2424 étaient également incrustés. Notons que l’œil gauche est plus ouvert que le droit. L’arrête du nez est rendue avec naturel pour sa largeur et sa longueur. Les narines sont creusées sur le cuir du nez, légèrement trop large pour respecter les proportions naturalistes de l’animal. Il surplombe des patons arrondis sur lesquels sont visibles les moustaches. Un fin sillon horizontal dessine la gueule large d’ouverture. Enfin, deux bourrelets forment les pommettes.
Le cou se poursuit à l’avant sur un sternum bombé et des pattes antérieures largement écartées l’une de l’autre. Elles sont finement dessinées grâce au rendu du coude et du carpe. À l’arrière, le cou se prolonge sur des omoplates en saillie. Les pattes arrière sont complètement fondues dans la masse circulaire qui caractérise le dos, à l’exception des doigts des pattes. De cette masse se démarquent les hanches et les cuisses. Elles sont modelées grâce à deux bourrelets se rejoignant pour former un V. La naissance de la queue se fait progressivement et naturellement au niveau de la croupe. La queue est plaquée au corps qu’elle longe du côté droit jusqu’au devant de la patte avant droite. Sous la base de la queue et sous les pattes antérieures sont visibles deux tenons de métal de forme rectangulaire qui permettaient l’insertion de la statuette dans un socle antique aujourd’hui disparu. On peut également voir un autre ressaut de métal qui suit les contours de la partie arrière de l’animal et qui semble avoir le même usage que les deux précédents.
De fines entailles sont visibles sur le sternum, entre les épaules, au-dessus de la croupe et sur la cuisse gauche. Leur usage et utilité nous est inconnu mais pourrait convenir à un placage d'or par exemple aujourd'hui disparu, ou un autre système de soclage.
(En ce qui concerne les termes utilisés pour la description de l’anatomie des félins).
Cette figure de chatte représente la déesse Bastet sous sa forme zoomorphe et protectrice du foyer, déesse de la fertilité féminine. Bastet est également la forme apaisée de Sekhmet, déesse agressive, fille et œil de Rê, qui est le plus souvent représentée en lionne. Bastet est Maîtresse de Bubastis dans le delta du Nil, et son culte connait un essor considérable à partir de la Troisième Période Intermédiaire, lors de l’installation de la capitale à Bubastis. C’est notamment sur ce site, mais aussi à Thèbes (Haute-Égypte), à Beni Hassan (Moyenne-Égypte) ou sur le site de Saqqarah (Basse-Égypte), que furent mis au jour des cimetières contenant des centaines de chats momifiés. Les momies ou simulacres de momies étaient introduits dans des coffres de bois ou de bronze de forme rectangulaire ou zoomorphe, ou bien directement dans une statuette prenant l’aspect d’un chat assis. Des têtes de chat en bronze étaient aussi occasionnellement placées sur une momie enveloppée, en tant qu’ornement (cf. SCHORSCH Deborah, FRANTZ James H., in Appearance and Reality, BMMA 55/3, hiver 1997-1998, p. 18). Ces momifications étaient destinées à deux pratiques religieuses différentes. Les momies pouvaient être des commandes de particuliers dans le cadre de leurs dévotions à la déesse Bastet. Mais elles pouvaient également être utilisées au cours de l’accomplissement du culte journalier dédié à la déesse féline.
La statuette Co. 2424 étant trop petite pour contenir une momie de l’animal qu’elle représente, elle devait plus certainement surmontée un coffre dans lequel était entreposé une momie ou servir d'ex-voto.
De nombreuses statuettes de chatte assise sur ses pattes arrière ont été mises au jour. Les dimensions varient entre environ 2 cm et plus de 50 cm de haut. Seules quelques unes d’entre elles présentent des dimensions similaires à la statuette Co. 2424.
Au British Museum : EA 11556 (12,7 cm).
Au Museo Egizio di Torino : Cat. 0877 (11 cm).
Au Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles : E.06936 (12,5 cm), E.07591 (12,5 cm), E.07643 (13,5 cm), E.07642 (14 cm) et E.06935 (14,5 cm).
Dans les collections du Musée Rodin, Co. 813, Co. 2371, Co. 804, Co. 769, Co. 2337, Co. 771 et Co. 212 sont également des statuettes de chatte assise sur ses pattes postérieures. La statuette fragmentaire Co. 203 consiste en une tête de chatte qui avait probablement la même posture que Co. 2424 à l’origine. Parmi ces œuvres, seules Co. 769, Co. 804 et Co. 813 partagent les mêmes dimensions que Co. 2424.
Anépigraphe.
Acquis par Rodin entre 1893 et 1913.
BOREUX, 1913 : Meudon, atelier de peinture / vitrine 10, 394, "Chat assis, en bronze, l'oreille gauche est cassée. 13 cent. Estimé cent francs."
Donation à l’État français en 1916.
La statuette était exposée en 1913 à Meudon, dans une vitrine de l’atelier de peinture de villa.