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Élie Faure (1873-1937)

Critique d'art

En contact avec Auguste Rodin de 1905 à 1914.

Adresse :

121 bis rue Notre-Dame-des-champs, 75014 Paris, France

 

Médecin de profession, c’est en autodidacte qu’Élie Faure se rapproche de l’histoire de l’art et des artistes. Celui qui deviendra « le prince des écrivains d'art »[1] va largement influencer la manière dont est alors perçu le commentaire artistique. Sa riche carrière, tour à tour ponctuée par des publications, des expositions et du professorat, débute véritablement au tournant du XXe siècle. Le 19 avril 1902, il écrit son premier article en tant que critique d’art dans le journal L'Aurore, alors sous l’égide de Georges Clémenceau (1841-1929). En signant les comptes rendus des Salons parisiens, il est amené à rencontrer un grand nombre d’artistes, rencontres qui se transforment parfois en amitiés. Cela est le cas pour Antoine Bourdelle (1861-1929) et Auguste Rodin[2].

 

En 1904, Élie Faure publie son premier ouvrage d’art sur le peintre Diego Vélasquez (1599-1660), longuement observé dans les galeries du musée du Louvre par le jeune Faure. D’autres monographies suivront notamment sur Eugène Carrière (1849-1906), Paul Cézanne (1839-1906), Henri Matisse (1869-1954), Chaïm Soutine (1894-1943) ou encore Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875). La même année, il organise un banquet en l’honneur de son ami et cofondateur de l’Université populaire « La Fraternelle », Eugène Carrière. Cet évènement est alors présidé par Auguste Rodin, artiste qu’il soutiendra notamment en rédigeant la lettre ouverte pour la campagne de souscription en faveur du Penseur lancée par la revue Les Arts de la vie, alors sous la direction du romancier Gabriel Mourey (1865-1943).

 

Une lettre non datée, conservée par les archives du musée Rodin, témoigne des liens de collectionneurs entre  Élie Faure et Rodin et de leur intérêt mutuel pour l’art égyptien [3] :

 

Mercredi soir

Mon cher maître

Un des mes amis qui a besoin d’argent et désire n’être pas connu, me demande si je connaîtrais quelqu’un qui lui achèterait une tête  égyptienne, en bois, que je trouve pour ma part très pure. J’ai pensé à vous. Si vous voulez m’indiquez un endroit et une heure, de préférence rue de l’université (je vous prierais alors de me rappeler le numéro), il vous enverrait  une personne qui vous soumettrait le précieux objet et à qui vous feriez vos propositions.

 

Veuillez croire, mon cher maître, à mes sentiments  les plus respectueusement  dévoués.

 

Élie Faure

 

Pour consulter cette lettre, cliquez ici.



[1] Élu « Prince des écrivains d'art » au terme d'un référendum organisé par Louis Vauxcelles dans sa revue L'Amour de l'art.

[2] Bénédicte Garnier, "Le langage de l'antique, Antoine Bourdelle, Auguste Rodin, Anatole France, Elie Faure", Bourdelle et l'antique. Une passion moderne, Paris, 2017, p. 30-35

[3] Archives du musée Rodin, FAU.2162.