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Applique de mobilier

Triton et Néréide

Égypte > provenance inconnue

IVe-Ve siècle ap. J.-C. ?

H. 3,5 cm ; L. 13,6 cm ; P. max. 0,8 cm

Os, métacarpe droit de bœuf, face postérieure

Co. 5633

Comment

State of preservation

Cette applique complète propose une teinte ivoirine pour sa face principale et une coloration légèrement plus jaune pour son revers. Des marques ocre brun, correspondant peut-être à un adhésif, subsistent au dos, cohabitant avec des marques noires. On note également des fentes longitudinales. La petite quantité de sédiments présente dans les creux, comme les faibles restes de couche blanche, plaident en faveur d’une pièce déjà nettoyée par le passé.

Description

Conservée dans son intégralité, l’élément de placage propose une découpe précise : la Néréide est amputée de sa partie supérieure, tandis que seul un bras du Triton qui l’accompagne, est visible. Cette pièce s’intégrait donc dans une vaste composition, formée de plusieurs reliefs juxtaposés. La sculpture des différentes parties requérait de la part de l’artisan, justesse et précision, afin que chaque motif se prolonge naturellement sur la pièce contiguë. Un procédé identique s’observe sur d’autres appliques du musée Rodin, sculptées aussi d’une jeune nymphe alanguie, orientée vers la droite : Co. 2169, Co. 2276, Co. 2324.

 

Étendue sans doute sur le dos d’un monstre marin, dont la présence ici n’est que suggérée, la naïade redresse le buste. Son bras gauche repose sur les volutes de la queue de l’animal hybride, simplifiées à l’extrême. La pose adoptée par la jeune femme se retrouve sur pas moins d’une quinzaine de pièces, conservées dans la collection du musée Rodin. En effet, le schéma iconographique de la Néréide supportant son voile gonflé par la brise marine, tout en voguant sur la croupe d’un ichtyocentaure ou un autre animal aquatique, est particulièrement répandu sur les appliques en os illustrant le cortège marin.

 

Le bras tendu vers la créature féminine pourrait appartenir à un Triton. Il est ainsi courant qu’un Triton, vu en buste, soit associé à une Néréide sur une applique. Le bras semble supporter une corbeille ou une coupe, dont on n’aperçoit que le fond. Des Tritons portant de tels réceptacles sont identifiables sur plusieurs fragments du musée Rodin : Co. 2088, Co. 2134, Co. 2180. L’applique Co. 2207 offre cependant l’analogie la plus parlante, mais inversée symétriquement. On notera la présence d’une double ligne incisée le long de la bordure inférieure, suggérant une moulure en ressaut. Le même détail se rencontre aussi sur les appliques Co. 2169 et Co. 2177.

 

À l’exception de la cuisse gauche recouverte par un himation ou un pan du voile, la Néréide offre un corps nu aux chairs lisses, mises en valeur par un polissage abouti. Celui-ci se caractérise par une certaine raideur et des formes angulaires. Les jambes, qui paraissent moins allongées que sur la plupart des reliefs, se distinguent par une simplification du modelé. La même rigidité du dos de la nymphe se retrouve de façon frappante sur un fragment du musée Benaki (22146 : MARANGOU 1976, n° 153 p. 114, pl. 46g), ou surtout sur l’applique Co. 2177 du musée Rodin. Outre un manque de souplesse dans l’attitude, on remarque aussi la même manière d’indiquer le nombril, par une minuscule perforation circulaire. Les doigts et les orteils ont été précisés avec soin sur les deux pièces. Celles-ci appartiennent, en tout état de cause, à une même communauté de styles. Malgré le fait que Lila Marangou propose d’attribuer, sur des critères stylistiques, le fragment de comparaison athénien, au IIIe siècle, l’économie de moyens avec laquelle a été mise en forme notre exemplaire, et le goût qu’il révèle pour un aspect graphique, plaident en faveur d’une datation un peu plus tardive, peut-être au cours du IVe siècle, voire au début du Ve siècle.

 

Comparaisons

-Athènes, musée Benaki, 22146 (corps de la Néréide).

-Paris, musée Rodin, Co. 2177 (idem), Co. 2277 (composition en miroir).

Historic

Acquis par A. Rodin entre 1893 et 1917. Donation A. Rodin à l’État français en 1916.

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